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Origines

Le mot Karaté

Karaté signifie mains vides (Kara : vide et Te : mains ). C`est donc

dire qu`il  s`agit d`une méthode de combat sans arme, utilisant de façon rationnelle les armes naturelles du corps humain et par extension, vide de mauvaises intensions. Le karaté peut être abordé comme un art, un sport et un moyen de défense des plus efficaces.

Mais il ne faut pas oublier que le but ultime du karaté ne réside ni dans la victoire, ni dans la défaite, mais dans l`épanouissement de la personnalité de ses adeptes.

 

Le karaté est une méthode d`autodéfense qui utilise des mouvements spécifiques du corps. Un adepte du karaté s`entraîne également à fortifier et durcir les mains, les bras,les jambes et le corps.

 

Main vide de toute arme : on n`utilise en karaté que les armes naturelles du corps humain. Main vide de toutes mauvaises intentions : d`une part le karaté est une discipline noble qui inculque le respect du prochain; d`autre part, toutes les mauvaises intentions telles la haine, la rage...empêchent de juger calmement et, éventuellement d`agir avec rapidité et efficacité. Une maxime dit qu`au karaté, on ne fait jamais le premier geste, c`est un code d`honneur qui interdit l`emploi du karaté en dehors du cas de légitime défense.

 

Dans l`apprentissage du karaté il faut, au cours des années, perfectionner des techniques de mains et de pieds, des techniques d`autodéfense, de combat et de kata, le kata étant un ensemble de technique de base, défensives et offensives, regroupées selon un schéma déterminé. Il développe en nous une force mentale et physique.

 

Doit-on conclure de tout ceci qu`un karatéka est dangereux? Oui si on l`attaque et que, pour défendre sa vie ou les siens, il fait usage de sa technique. Non dans la vie courante, car c`est un phénomène bien connu que l`entraînement aux sports de combat fait perdre aux plus belliqueux le goût de la vulgaire bataille.

Le mot Yoseikan-Ryu

Yo : définit le concept d`apprentissage et croissance en prospérité

Sei : définit le concept de vérité, droiture et d`attitude positive

Kan : définit le concept d`endroit, un édifice ou une maison

Ryu : se traduit par les mots style ou école 

 

 

Le Style Yoseikan-Ryu

Au Japon, c`est le Me Minoru Mochizuki (1907-2003) qui créa les premières formes du Yoseikan-Ryu dans les années 1930. Sous sa forme originale, le style de karaté Yoseikan-Ryu a été importé de France par son fondateur, Me Aymé Favre qui a reçu son 1er dan de karaté de Me Hiroo Mochizuki. C'est d'ailleurs Me Favre qui donna la première démonstration de karaté au Québec, en 1957. C`est pourquoi il est toujours considéré comme l`un des pionniers du karaté au Québec. Me Favre est né a Nîmes en 1925. Il s`est illustré dans plusieurs disciplines des arts martiaux et a d`ailleurs travaillé avec plusieurs grands Maîtres. Il a obtenu de ceintures noires en karaté, aïkido et judo et possédait aussi un bon bagage de connaissances en auto-défense et en kobudo (maniement des armes) .

 

En 1957, Me Favre quitte la France pour enseigner le karaté à Montréal. Un peu plus tard, en 1960, il s`installe dans un local qu`il partage avec Me Fabre ( ne pas confondre les deux noms ), responsable du volet judo. L`école sera connue sous le nom de École Canadienne de Judo et de Karaté. C`est en 1963 que Jim Hartnell ( maintenant notre maître ) s`inscrit à l`école de Me Favre. En 1965, Me Favre organise avec Me Tsuroka de Toronto les premiers Championnats de karaté de l`est du Québec . Son école est alors affiliée à la National Karate Association reconnue à travers le Canada ainsi qu`à la All Japan Karate-do Association accréditée mondialement. Il organise, en 1966 et 1967, les deuxière et troisième

 

Championnats de karaté de l`est du Québec. En 1967, Me Favre déménage son Club d`arts martiaux à Pont-Viau, Laval, et procède à l`élaboration d`une synthèse de plusieurs éléments des styles majeurs de karaté traditionnel qu`il a connus et pratiqués tels que le Shotokan, le Chito-Ryu et le Wado-Ryu.  À partir des meilleurs éléments de ces différents styles, il crée un nouveau style qu`il baptise Yoseikan empruntant par le fait le nom de l`École de Me Mochizuki, père de Hiroo Mochizuki, l`un des grands maîtres de karaté japonais . Du style Shotokan, Me Favre a gardé les 4 premiers katas (le 5e a été ajouté durant les années 80), du Chito-Ryu il a conservé les positions hautes ainsi que 2 katas et du Wado-Ryu, les esquives et les balayages. Il faut mentionner que ces trois styles traditionnels furent créés durant les années 20 et 30 et c`est donc grâce à l`approche  de notre fondateur que le style Yoseikan-Ryu demeure traditionnel. Enfin, Me Favre a aussi créé deux katas intitulés Yoseikan shodan et Yoseikan nidan. On y reprend, entre autres, plusieurs techniques qui caractérisent  notre style et qu`on se le dise, ils sont assez complexes et exigeants à exécuter. C`est à partir de ce moment que son dojo sera connu sous le nom de Yoseikan Karaté Dojo.

 

En 1972, le nom du style sera désormais Yoseikan-Ryu afin de pouvoir se différencier des autres Écoles portant le même nom et qui n`ont pas la même philosophie. C`est en effet l`année où l`on commence à se démarquer du karaté en tant que sport de compétition afin de s`orienter vers une pratique axée sur le développement intégral de l`individu. Il faut, entre autres, faire preuve d`humilité peu importe la couleur de ceinture  et rechercher l`esprit libre, un état qui transcende l`être vers sa vraie nature. Cette progression vers l`union  esprit/corps ne se limite évidemment pas seulement à la pratique des arts martiaux car elle peut être présente dans chacune de nos respirations, dans nos gestes et dans nos actions quotidiennes.

 

En 1973, patronné par les Ligues Sportives des employés de Radio-Canada, Jacques A. Marleau ouvre le premier dojo Yoseikan-Ryu. Sur recommandation de Me Favre, il engage Jim Hartnell a titre d`instructeur en chef. Tous deux sont reconnus comme les co-fondateurs de ce premier club de karaté Yoseikan-Ryu.

En 1980, naît l`Association Yoseikan-Ryu unifiant les trois écoles alors existantes, soit celle sise dans l`édifice de la société Radio-Canada et les deux écoles de Laval, Saint-Sylvain et Saint-Julien-Eymard. En 1993, les dojos de Laprairie et de Longueuil ouvrent leurs portes, respectivement, sous la direction d`André Bertrand et Michel Shaheen. À l`automne 1988, le dojo de Radio-Canada ferme ses portes faute d`employés de la société intéressés aux cours. Fait inusité, il y a même eu, pendant quelques années, un dojo qui a suivi Stéphane Corbin, à travers son cheminement au sein des Forces armées canadiennes. Ce dojo ouvert au Collège militaire de St-Jean en 1986 émigrera en 1990 vers la base militaire de Baden-Solingen en Allemagne. Au début du présent millénaire, Pierre Pichette ouvre un dojo dans l`est de Montréal et Lynda Bertrand fait de même en 2006 mais cette fois-ci dans l`ouest de l`île.

Après avoir enseigné pendants 35 ans les arts martiaux au Québec, Me Favre ferme son dojo et retourne s`installer en France, où il décédera le 8 février  1997. Jim Hartnell succédera à Me Favre à titre de Maître du style Yoseikan-Ryu.

 

 

Minoru Mochizuki

Né le 11 avril 1907 d'une famille de Samouraï, Minoru Mochizuki Shihan a commencé à étudier le Judo à l'âge de 6 ans à la suite d'un déménagement de sa famille à Tokyo. Il s'est éventuellement retrouvé dans le dojo du maître Tokusanbo, le Kendokan, où il pratiquait le Judo. Dans cette même période, il a aussi pratiqué du Gyokushinryu Jujutsu avec Sanjuro Öshiam et du Kenjut...su avec un ex-samuraï. En 1926, il s'est inscrit au Kodokan, dojo de Jigoro Kano Shihan. Il est rapidement devenu un disciple particulier de Kyuso Mifune (10e dan de Judo) au point où il demeurait chez lui.

 

C'était un temps de pleine expansion pour le Kodokan. Kano Shihan encourageait ses élèves à étudier d'autre discipline. À cette époque, Minoru Mochizuki Shihan commença l'étude du Katori Shinto ryu (entre autres: le Iai, le Ken, le Bo, le Naginata), du Jujutsu avec Takaji Shimizu au Dojo Mumon et du Kendo au dojo Yushinkan avec Hakuko Nakayama Shihan. Voyant qu'il maîtrisait rapidement ces arts, Jigoro Kano Shihan l'a envoyé étudier au dojo Kobukan sous Morihei Ueshiba Soke. En plus de la tâche évidente d'en apprendre le plus qu'il pouvait, il devait aussi se rapporter régulièrement à Kano Shihan pour un compte-rendu de son entraînement et ses progrès.

 

Au cours de ces rapports et en écoutant les explications de son maître, ils en sont venus à discuter de la meilleure façon d'utiliser l'énergie physique et mentale. Mochizuki Shihan s'est souvenu du sutemi-waza du Gyokushinryu Jujutsu et trouva qu'il représentait parfaitement la façon d'atteindre ce but. Il s'est donc concentré à choisir les techniques de Judo, d'Aïkido et des nombreux autres arts martiaux qu'il avait étudiés pour en tirer celles qui représentaient le mieux les idées de Jigoro Kano. De là est né ce qu'il nomma le Yoseïkan Budo.

 

En novembre 1931, il a ouvert son propre dojo, le Yoseïkan, dans la ville de Shizuoka. Morihei Ueshiba Soke lui a attribué, en juin 1932, deux parchemins de Daïto ryu. Non longtemps après, il a vécu pendant cinq ans en Mongolie où il était instructeur des arts martiaux japonais et il a, à son tour, étudié les arts martiaux chinois.

 

Il fut le premier à enseigner l'Aïkido en occident lors de son voyage en France comme instructeur de Judo en 1951. Il a ensuite été instructeur de Judo et d'Aïkido à Saigon, au Vietnam, en 1973. Depuis 1976, il tient chaque année une lecture au Kodokan pour les élèves avancés. Il s'est aussi présenté à la deuxième "Démonstration de l'Amitié" tenu le 25 octobre 1986.

 

Il a longtemps demeuré à Shizuoka, au Japon, au-dessus de son dojo, le Yoseïkan. Il a ensuite vécu quelques années en France, avec son fils, près d'Aix en Provence où il est décédé en mai 2003.

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